Le Slam Camp Winter Challenge, un tournoi qui débutera vendredi au Collège Champlain de Saint-Lambert, aura une saveur bien particulière pour Olivier-Maxence Prosper. « C’est probablement la dernière fois que je joue, ici, dans ma ville. Ça va être le fun », annonce le joueur de basketball.

Âgé de 17 ans, le jeune homme a les deux yeux bien rivés sur la NBA, où il espère grossir les rangs canadiens. Pour y arriver, sa trajectoire – et ses voyages – s’est accélérée depuis la dernière année : Chicago, Mexico, Medellín, Atlanta… Et il s’est déjà engagé avec l’Université Clemson, en Caroline du Sud, à partir de la saison prochaine.

Ce retour en banlieue montréalaise est donc une bonne occasion de constater la progression de celui qui a porté les couleurs des Équipes du Québec et de Brookwood Elite. Ce programme, grâce à un partenariat avec Adidas, permet aux meilleurs joueurs du Québec de participer à différents tournois estivaux aux États-Unis.

« C’est là où j’ai eu une bonne visibilité parce que les tournois nous permettaient de nous faire voir par des grosses écoles et plein d’entraîneurs. En plus de commencer mon développement, Brookwood Elite m’a vraiment permis d’aller aux États-Unis », estime celui que l’on surnomme « O-Max ».

La première étape hors Québec l’a conduit à l’Académie Lake Forest, à environ 45 minutes du centre-ville de Chicago. Après avoir été recommandé par l’un de ses entraîneurs, le garçon de 16 ans s’est retrouvé à 1500 kilomètres de chez lui. Seul.

« J’étais un peu nerveux de quitter le Québec, mais j’ai toujours voulu aller jouer aux États-Unis. Pour moi, c’était la prochaine étape dans mon cheminement de basket, dit-il sur son départ à l’été 2018. Si je veux me rendre au plus haut niveau possible et dans la NBA, c’est ce que je devais faire. »

J’ai vraiment aimé mon passage à Lake Forest. Ça m’a permis de devenir beaucoup plus mature, autant sur le terrain qu’en dehors.

Olivier-Maxence Prosper

Étape suivante : la NBA Academy Latin America, qui regroupe les meilleurs jeunes joueurs du continent – excluant ceux des États-Unis. Il se savait suivi depuis quelque temps par différents recruteurs. Il n’a donc pas été surpris d’être invité au camp Basketball Without Borders au début de cet été. À Medellín (Colombie), il a su se signaler parmi les 63 espoirs provenant de 18 pays. Peu après, c’est lors des Jeux des Académies de la NBA, à Atlanta, qu’il a confirmé son potentiel devant une centaine d’entraîneurs de la NCAA et un petit contingent de la NBA.

« C’est après la Colombie qu’ils ont voulu que j’aille à Mexico avec la NBA Academy Latin America, dit-il. C’est un niveau au-dessus de ce que j’ai connu l’année passée aux États-Unis. On te prépare vraiment à être professionnel. On se lève tôt, on s’entraîne et on va à l’école. C’est vraiment strict, mais je vois beaucoup d’amélioration. »

PHOTO FOURNIE PAR LA NBA

Olivier-Maxence Prosper en action

Chaque jour, le programme inclut deux entraînements, une séance de lever de poids et de l’école, autant le matin que l’après-midi. Deux autres joueurs québécois, Tre-Vaughn Minott et Bennedict Mathurin, fréquentent la structure où l’on retrouve des Mexicains, des Brésiliens ou des Chiliens.

« Il y a beaucoup de joueurs internationaux ici et la NBA fait tout pour qu’on s’acclimate bien. J’ai même appris un peu d’espagnol. Concernant les matchs, on affronte quelques équipes universitaires ou professionnelles du Mexique. On voyage beaucoup, on va aux États-Unis, aux Bahamas ou en Uruguay », énumère le joueur de 6 pi 7 po.

À Saint-Lambert, son équipe affrontera celle des Collèges Champlain, Vanier, Montmorency et Jean-de-Brébeuf. L’Académie africaine de la NBA est également présente.

« Ne pas être la troisième option »

Le personnel d’entraîneurs de Clemson a pu voir « O-Max » de près lors de l’événement en Géorgie. Ils ont vanté sa polyvalence – il dit pouvoir jouer à n’importe quelle position – et sa maturité.

De son côté, il a apprécié le discours de l’entraîneur Brad Brownell qui le voyait comme sa recrue numéro 1 et comme un élément pouvant immédiatement prendre sa place dans le cinq partant. Il se retrouve aussi au cœur d’une région passionnée par le basketball universitaire.

« J’ai visité l’école et j’ai vite senti que c’était un endroit où je pouvais être content. J’ai senti le côté familial de l’université. Ils font une bonne job pour t’aider et t’encadrer. Aussi, l’équipe se trouve dans la Atlantic Coast Conference (ACC) face à des équipes comme Duke. Là-bas, je peux jouer, dominer et prouver ce que je peux faire. Je ne voulais pas aller dans une équipe et être la troisième ou quatrième option. »

Et la NBA ? Son grand objectif serait de faire le saut après une année à l’université « Je ne veux pas passer plus de deux ans à Clemson », précise celui qui admire LeBron James. « Pas parce qu’il est le meilleur, mais parce que c’est une personne très disciplinée. Tu ne le vois jamais faire de grosses niaiseries. Il est toujours concentré. »